Circoncision: le petit garçon devient à présent un homme


LA CIRCONCISION A LA MALAGASY

circoncision à la malagasy
 La circoncision est l’une des pratiques culturelles dont les Malagasy ne peuvent pas échapper. En effet, pour le peuple malagasy, c’est une étape primordiale par laquelle un petit garçon doit passer pour devenir un homme. C’est d’ailleurs pour cela que l’événement est célébré avec beaucoup de ferveur et d’enthousiasme.
Actuellement, même si la science et la médecine atteignent leur apogée, et propose des techniques modernes pour circoncire, beaucoup de Malagasy gardent encore la pratique ancestrale. Rappelons alors comment se déroule la circoncision à la malagasy.
        Plus connu sous le nom de « hasoavana », ou « didi-poitra », ou encore « savatse », la cérémonie de la circoncision requiert quelques conformités. Pour se faire, on a besoin : de jeune bananier, de canne à sucre, de « laona », de « sahafa », et de « rano mahery ». Le « rano mahery » est une eau de la rivière ; mais pas n’importe laquelle, à la rivière d’Ikopa par exemple il y a le « vatomasina » une grande pierre où l’on offre toutes sortes des présents pour avoir une bénédiction ; et c’est là-bas où l’on cherche le "rano mahery" la veille de la circoncision. Toute la famille fait une grande marche jusqu’à la rivière, accompagnée de « mpitsoka mozika ». On danse alors tout au long des rues apportant le drapeau malagasy et les cannes à sucres ; et l’enfant à circoncire porté sur les épaules. 

circoncision à la malagasy
La grande marche vers la rivière
circoncision à la malagasy
Les "mpitsoka mozika" dans la foule

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 Prises de vue: 09 juin 2018 ©ANDRIAFALIHARISON Rindraniaina
            Ce « rano mahery » sera utilisé pour laver la plaie après l’opération. Il symbolise la force et la puissance d’un homme. Effectivement, non seulement elle provient d’un endroit sacré mais encore celui qui a puisé l’eau a usé de ses forces et compétences pour la protéger puisque les autres essaient toujours de la faire renverser par tous les moyens. 
        Quant au jeune bananier, par sa nature, il marque l’abondance de descendants. Et durant la circoncision proprement dite, le « laona » servira de siège où un homme, dont les parents sont encore en vie, tiendra le petit. L’homme qui effectue l’opération est appelé « rain-jaza ». On fait alors beaucoup de bruit avec le « sahafa » pour que la maman n’entende pas les pleurs de son enfant et ne prenne pas pitié puisque c’est cela devenir un homme, resister aux souffrances. Le prépuce enlevé, on le donne au grand-père du petit afin qu’il le mange avec de la banane. Enfin, les femmes se battent pour les bananiers et les cannes à sucre pour pouvoir procréer, parait-il, plus particulièrement d’un petit garçon.
         Le petit circoncis portera seulement du « malabary » jusqu’à ce que la plaie ne guérisse. La famille lui offre des jouets et l’acclame « arahaba ririnina e ! »

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         Bref, la circoncision à la malagasy reflète la culture malagasy, tout simplement en raison de la multitude de rituels dans la pratique. A cause de l’ère révolue, les pratiquants de la circoncision traditionnelle diminuent en nombre. Mais le fait de donner le prépuce à manger au grand-père reste insoluble.

*Registre sociologique/ message normatif, message communautaire

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